Formes
et genres de la poésie occidentale,
de
l'antiquité à nos jours.
Table
des matières
I)Introduction: 1
Les
genres lyriques 2
La
forme en poésie 3
II)L'héritage
antique 5
a-L'élégie 5
Ovide: 6
Élégie
aux Nymphes de Vaux: Jean de la Fontaine. 7
Introduction:
Les notions de formes et genres sont victimes de
flottement sémantiques. Genre, forme, types sont parfois confondus.
Pour les définir utilisons dans un premier temps
le dictionnaire:
Genre: (latin genus)
division fondée sur un ou plusieurs caractères communs (ex: le
genre humain) = Le général, classement d'ordre intellectuel.
Forme: (latin forma)
manière d'être extérieur. Configuration des corps, des objets,
aspect particulier.
=Le particulier, constat d'apparence.
Un genre en littérature est une catégorie
esthétique, identifiable à partir de marques et de procédés
communs ( fixés par une tradition). Ex: L'iliade, utilisation de
l'hexamètre dactylique donc c'est le genre épique.
Mais cette notion est trans-historique, au temps
de Boileau on dénombrait jusqu'à cinq genres (lyrique, épique,
dramatique, didactique et bucolique) et maintenant on en compte que
trois.
Se rapproche de l'idée d'un modèle: imiter en
appliquant des règles particulières. (le romantisme se lève contre
ça).
Le genre n'est concevable, qu'à postériori, au
vu des créations.
Goethe a essayé de définir au mieux ces
notions, il prend pour cela exemple sur les sciences naturelles ou il
y a une différence entre genres et espèces. Il a transposé cela en
littérature ce qui donne la forme naturelle / genres majeurs.
Il y a trois formes
naturelles :
Celle qui raconte clairement « Epos »
Celle qui s'enthousiasme « Lyrik »
Celle qui agit personnellement « drama ».
Les sous-catégories de ces formes naturelles sont
donc les genres majeurs:
Epos à donné l'épopée
Drama: tragédie, comédie, drame...
Lyrik: sonnet, ballade, ode...
La forme fixe est un
ensemble de règles fixées par la tradition (ex: le sonnet) mais ils
évoluent aussi (ex: le sonnet en prose).
La forme naturelle est l'assemblage d'éléments
sémantiques+thématiques+critères d'énonciation (processus de
création d'un discours, locuteur, récepteur,
circonstances...)+postures énonciatives du locuteur.
Les
genres lyriques
Aristote: Poétique
(335 av JC) texte fondateur en Occident.
Le beau (cosmos) est lié à la notion d'ordre.
3 formes:
Le récit purement narratif (diégésis)
récit mimétique (mimésis) = théâtre
récit mixte: mélange des 2 précédents =
épopée.
On peut remarquer que le lyrique n'a pas sa place
ici, comme tout ce qui n'est pas narratif. Il ne l'a pas pris en
compte même s'il connait cette forme.
Dans la république
,
Platon a écrit qu'il les met hors de la cité idéale car ils ne
sont pas contrôlables, ils ne sont pas régis pas des règles. Même
certain poètes mimétiques (comme Homère qui est mixte) ne trouvent
pas grâce à ses yeux, car ils ne font qu'imiter, ce sont des copies
dégradées des idées. Aristote s'en démarque totalement en
faisant de la mimésis le centre de sa réflexion.
Poiesis: artisanat,
savoir faire, pour le poète: appliquer des règles, artisan du
langage, imite les actions.
On ne peut dire poète que celui dont on peut
rendre l'œuvre rationnellement, voir Boileau, L'art poétique.
« les gens apposent le
nom du vers au nom poète, ce n'est pas alors en raison de
l'imitation qu'ils les baptisent poètes mais tous distinctement
parce qu'ils utilisent le vers. On a coutume d'appeler poète ceux
qui exposent un sujet de médecine, pourtant il n'y a rien de commun
entre Homère et X que le vers. Il convient donc d'appeler poète
Homère et naturaliste X. » (à vérifier!)
Aristote.
Il faut qu'il y ait du vraisemblable et du général
pour poésie. # lyrique.
Il faut attendre le XVII en Europe pour penser à
la forme lyrique dans ce type de discours, parce que le poète qui
parle en son nom ne peut s'inspirer d'un modèle.
Genette: cette réduction aristotélicienne va
peser lourd sur le développement de la poésie non narrative
(lyrique).
Le genre lyrique est inclassable, on l'appelle
hybride catégoriel jusqu'à Goethe ou en Italie et Espagne, ou ils
essayent d'attester l'existence du genre lyrique. épopée et
tragédie restent au 1er plan jusqu'au au XVII siècle.
1746, en France Charles Batteux (équipe de
l'encyclopédie) ose aller contre Aristote les beaux
arts réduits à un même principe
(l'imitation).
Il intègre le mode lyrique dans la réflexion poétique: poète
IMITE des sentiments, il feint de ressentir ce qu'il exprime. Tour de
passe-passe (Aristote ne parlait que de l'imitation des ACTIONS). Va
faire avancer poésie lyrique, les romantiques vont pouvoir passer
par dessus grâce à cette feinte.
Romantisme
abandonne l'idée de mimésis (école du sentiment, du ressenti, qui
ne fait pas bon ménage avec l'imitation), ne met plus la tragédie
et l'épopée en premier.
L'épique va
engendrer le roman (exit l'épopée).
Le (premier)
romantisme allemand (1798-1802) propose une autre triade : ordre
chronologique d'apparition des formes: Forme lyrique (seulement
subjective) / Forme dramatique (objective) / forme épique
(subjectivobjective). → Schlegel.
= un renversement.
Le mode lyrique va devenir une archi-forme, on ne va parler que de ça
et le mode épique se met à décliner (maintenant se retrouve dans
l'écriture filmique) . Le lyrique va devenir un absolu et un
universel (musique, arts, philosophie ressortent de la forme
lyrique^^).
La
forme en poésie
Peut-on rassembler
tous les poèmes à forme fixe sous le même genre?
Forme fixe: renvoi à
certaines règles établies qui doivent être établies pour
l'identifier comme telle. → n'est pas un genre mais un protocole
d'organisation du poème. (ex: un sonnet n'est pas comme un Kaïku).
De plus certaines
formes fixes évoluent, deviennent formes semi libres ou libres, la
fixité n'est que relative.
Période gloire
forme fixe: antiquité et période classique. Par exemple les odes
(Pindare) étaient accompagnées de musique. Et ils suivaient les
préceptes d'Aristote.
Le romantisme prend
ses distances mais ne s'affranchit pas totalement des formes fixes.
Ex: Lamartine utilise de nombreuses règles dans se poèmes, tout
comme Victor Hugo.
La forme fixe
a-t-elle encore un sens dans la poésie aujourd'hui? Haïku prend
essor au XX (Claudel etc...)?
L'informe n'est pas
pérenne (voir T. Tzara), aujourd'hui encore le sonnet et utilisé:
Raymond Queneau (OuLiPo → rajoute des contraintes au sonnet).
Avantage de
mémorisation du sonnet: cf: 30 sonnets
composés au secret
de
Jean Cassou, à composé des sonnets en prison et les a retenus car
n'avait rien pour écrire.
Aujourd'hui, besoin
de revenir à un cadre, à une forme fixe après les découvertes du
vers libre à la fin du XIX ou des poèmes en prose. Après 23
siècles, la poétique d'Aristote est toujours là.
5 niveaux dans la
réflexion poétique littéraire:
Globalement:
système littéraire, toute production écrite littéraire.
formes
fondamentales qui considèrent l'œuvre comme un acte de langage
et qui repose sur des situations d'énonciations (dramatique,
lyrique, narratif).
Genres,
spécifications des formes fondamentales. Marqués par
l'historicité.
Les
sous-genres: spécifient tels ou tels caractères du genre: ex:
roman picaresque etc...
Le type:
subdivision du sous-genre: le roman policier avec différents
types.
25/01
Showing
|
Telling
|
Felling
|
Comédie
tragédie
drame
épopée
roman
|
Roman
épopée
nouvelle
conte
poéme
didactique
|
Poésie
lyrique
prose,
élégie, ode
romans
théâtre
(monologues lyriques
|
L'héritage antique
L'élégie
La poésie latine doit tout à la poésie
grècque, ils utilisent une forme métrique particulière: distique
élégique. Il n'y a pas de précision de contenu. L'élégie est
d'abord une forme fixe puis évolue en genre.
Le distique élégiaque est un mètre qui
fonctionne par 2 vers:
/-××/ est un dactyle
/--/ est une spondée
×= syllabe courte
-= syllabe longue
hexamètre= grande inspiration
pentamètre= formulation du regret (le
déséquilibre fait parti de la forme de l'élégie)
Les thèmes utilisés sont l'amour, la mort, la
guerre, pour les épitaphes et les épigrammes satiriques...
spectre sémantique: au début ouvert puis exprime
seulement le malheur, le deuil = glissement de la signification,
regrets de l'amour, de la jeunesse, de la patrie...
« le pentamètre donne
l'expression d'un développement bancal, comme brisé par un
sanglot » Pierre Grimal
= on ne garde que la notion sentimentale à partir
de la renaissance= poème mélancolique à la 1ère personne , regret
d'un amour qui est malheureux.
« la plaintive élégie
en longs habits de deuil, sait, les cheveux épars, gémir sur un
cercueil... »
Boileau
L'élégie est aussi entre l'expérience
personnelle et collective (cf. Senghor).
A partir du XVI et jusqu'au XIX ( de ronsard à
chenier), sur la finitude de l'homme, l'angoisse face au temps qui
passe, la mort, ces thèmes vont en augmentant pendant le romantisme
(avec un retour à la forme fixe, oubliée sous la renaissance). Ex:
élégie sur un cimetière de campagne
de Gray.
Rilke à la plus illustré le genre au Xxéme :
les élégies de Duino.
Senghor: élégies majeures: genre occidental mais
l'auteur se revendique aussi d'influence africaine en ajoutant des
instruments, dont certains africains (cora, balafon, orchestre de
jazz). Il renouvelle le genre tout en se maintenant dans une
tradition millénaire (élégies chantées à l'époque antique),
métissage du genre.
Ovide:
1er siècle ap JC (-43 à 17), au début il était
le chantre de l'amour. A écrit l'art d'aimer ,
on suppute qu'il a été exilé à cause de ce texte, ou parce
qu'il aurait vu quelque chose qu'il ne fallait pas.
Il écrit sous l'empire d'Auguste, c'est un poète
proche du pouvoir.
En l'an 8, il est exilé à Tomis (Constanta) aux
frontières de l'empire. Mais comme il a gardé sa nationalité il a
toujours un espoir, il y a écrit les tristes
,
les pontiques
(le pont= la mer noire).
Il exhale sa mélancolie, sa tristesse dans les
élégies.
Auguste à fait bruler ses livres, effacer son
nom.
Le poème « le poète
à son livre »
utilise une forme fixe.
Son intention est d'adresser un supplique à
Auguste pour qu'il le fasse revenir.
Comment s'y prend-il?
il s'adresse à son livre, il est
personnifié. Un genre de dédoublement. C'est son livre qui va
parler à l'empereur= son messager. Il y a aussi un côté
affectif « petit livre...ton
maître ».C'est une prosopopée.
Il y a de nombreuses allusions à comment
est fait un livre « myrtille, baume »,
= il ne veut pas un livre raffiné, mais dans son dénuement. // à
sa condition d'exilé dans un lieu grossier, barbare + nostalgie
pour le raffinement.
De nombreuses négations
« nec...nec...nec... »,
insistance sur la perte.
« hirsute,
détresse, échevelé »= image du deuil à
l'antiquité (on ne s'occupait plus de ses cheveux), la papyrus
reflète l'aspect du poète.
Quand il envoyait des lettres, elles mettaient 6
mois à arriver, donc il ne pouvait espérer recevoir des nouvelles
qu'une fois par an, ce qui augmente sa solitude, ce qui explique
l'importance qu'il donne à ses lettres.
« je
n'ai que le pied de mes vers »=
jeux de mot, ce qui fait que son pathos est maitrisé, on peut douter
de l'authenticité de son expression littéraire. Pied métrique.
L'image qu'il donne
de Rome:
2ème strophe:
gloire
littéraire, ce n'est pas un endroit propice à la création (il a
une très bonne opinion de lui-même).
Fait
comprendre qu'Auguste n'a pas pris en compte tous les éléments,
pas équitable. « un
bon juge étudie les faits avec leurs circonstances/ qu'on cherche
celles-ci, tu n'auras rien à craindre ». « mes vers
étonneront leur juge, s'il est équitable ».
utilise
la structure du poème à donf: le pentamètre dément ce que dit
l'hexamètre alternance. « calme/
orage »
topos de la
navigation qui se retrouve partout dans le recueil, topos
littéraire de l'élégie: renvoi à la notion d'exil et à
l'agitation intérieure.
Se compare de
manière orgueilleuse à Homère.
3 ème strophe:
3 ème partie
de son raisonnement: trop bien construit pour être véridique
dans se souffrance.
Dernière
strophe: effet miroir avec la première, apostrophe mais cette
fois ci au Dieux (Auguste à été divinisé de son vivant:
empereur dieu). Quel ton? Regret « que
ne suis-je mon livre ».
+ effet de mise en scène.
Fait son
examen de conscience: ambition qui l'aurait peut-être perdu.
Maintenant lecture
difficile car lecture codée dont nous n'avons pas toutes les clés,se
sont perdues avec le temps.
Élégie
aux Nymphes de Vaux: Jean de la Fontaine.
Dédiée à
Fouquet: sur-intendant des finances de Louis XIV, mis en disgrâce à
cause d'une jalousie. Mécène de La Fontaine.
La
fronde:
(1652)révolte des nobles qui vise Mazarin (qui avait le pouvoir à
cette époque), Louis XIV en garde un souvenir cuisant: il faut avoir
sa cour sous les yeux pour la surveiller. Louis XIV quand il monte
sur le trône annonce qu'il va gouverner seul sans premier ministre,
ce qui va entrainer des rivalités, des clans se forment: le clan de
Fouquet (mécène, se forme une cour d'artistes et se fait construire
le château de Vaux le vicomte (Louis XIV va pomper ses idées pour
construire Versailles) ce qui va entrainer des problèmes, en plus il
est libéral!!! le clan de Colbert orienté vers la guerre et
partisan de l'absolutisme. 5 sept 1661: Fouquet voulait devenir 1er
ministre de Louis XIV, l'invite chez lui et le roi se sent frustré
devant le faste et la fortune de Fouquet, donc le met aux arrêts
sous accusation de haute trahison.
Procès: ses
amis vont essayer de le défendre= élégie
aux nymphes de vaux
de La
Fontaine. Demande la clémence du roi // Auguste.
=exile de Fouquet
dans le LIMOUSIN!!!! le drame!!!! puis prison ou il meurt. Moment ou
la monarchie absolue règne vraiment en France.
Similitudes entre
Ovide et la Fontaine:
écrit pour
obtenir la clémence pour quelqu'un punis injustement.
Genre de
l'élégie parce que très apprécié de Fouquet malgré que passé
de mode.
Plus du tout
dans le schéma du distique élégiaque (cf. glissement de la
forme fixe). Alexandrin. Le ton reste dans le programme élégiaque:
c'est une déploration.
[analyse du poème]
premier argument en
faveur de Fouquet: la démesure humaine, défaut général de
l'humanité.